Aménagement du territoire

Pour rendre nos villes et territoires agréables à vivre, tout en respectant les principes de limitation des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de l’environnement, de la biodiversité et des ressources et espaces naturels, des réflexions sont à intégrer.

Pourquoi repenser l’urbanisme est-il important ?

En effet, il est nécessaire de repenser l’espace public, l’habitat et les modes de travail, la mobilité et les liens entre territoires à la lumière des événements sociaux, sanitaires et climatiques récents et à venir : en planifiant et aménageant un territoire capable de s’adapter aux impacts de crises et évolutions qu’elles soient de courte ou longue durée.

Les Français vivent maintenant les conséquences d’une expansion urbaine souvent effrénée. Les distances entre domicile et travail obligent à des trajets longs, coûteux et polluants. Les commerces de proximité disparaissent au profit de vastes zones commerciales en périphérie. À l’inverse, une densité visant à limiter l’étalement urbain peut être synonyme à la fois de durabilité, de proximité des services et de qualité de vie.

Face à l’augmentation de la population, il s’agit de repenser l’urbanisme. Et de réfléchir à des aménagements qui respectent les principes du développement durable et participent à :

  • réduire la consommation d’énergie
  • rendre l’air plus sain
  • préserver la biodiversité
  • réduire l’artificialisation des sols naturels et agricoles et la surchauffe urbaine
  • participer à la lutte du climat

Chiffres clés pour comprendre

78 % des Français habitent dans une ville Source : ADEME Source :

86 000 ha de terres sont artificialisées chaque année Source : ADEME Source :

150 000 ha de friches industrielles en zone urbaine Source : ADEME Source :

17 millions de personnes travaillent hors de leur territoire Source : Insee, 2013 Source :

>80 % font le trajet domicile-travail en voiture Source : ADEME Source :

Comment faire pour repenser l’aménagement du territoire ?

Depuis 10 ans, le cadre législatif a donné une impulsion aux collectivités

Il concerne le plan « Ville durable » et ses programmes sur les écoquartiers, la revitalisation des centres-bourgs ou la nature en ville.

Avant de lancer des projets d’urbanisme, on fait un pas de côté pour réfléchir à leur impact

À quels besoins et usages correspondent-ils ? On questionne la dimension environnementale de ces futurs aménagements. La localisation est-elle adaptée aux usages attendus ? Quelles dessertes sont envisagées pour limiter les déplacements inutiles ? Pour construire, il faut des ressources. Peut-on en limiter l’utilisation ? Est-il possible de substituer aux matériaux classiques des matériaux biosourcés ou recyclés ? Les nouveaux ensembles consomment de l’énergie. Comment réduire cette consommation ? Quelle place donner aux énergies renouvelables et lesquelles ?

On intègre mieux la transition énergétique et écologique

Dans tous les programmes de renouvellement urbain et de revitalisation comme ceux dédiés aux centres bourgs en s’appuyant sur les démarches et outils de la ville durable (label ÉcoQuartier, démarche AEU2®...).

On inscrit la démarche de préservation de l’environnement au cœur des projets d’urbanisme ou d’aménagement

Concrètement, les documents de la planification stratégique communale (PLU) et intercommunale (SCOT et PLUi), ainsi que les règlements des Zones d’Aménagement Concertées (ZAC), intègrent des exigences sur le déploiement de trames vertes et bleues, l’organisation de modes de déplacements doux, la densité, la production d’énergies renouvelables, l’adaptation au changement climatique...

On met un frein à l’artificialisation des sols et on met en place des mesures de compensation pour renaturer les espaces

D’autres solutions sont privilégiées pour assurer le développement local, comme la reconversion des friches industrielles ou l’utilisation de logements vacants. On fait entrer la nature et/ou de nouvelles activités économiques sur les anciens sites industriels désertés, par exemple en installant des parcs de production d’électricité photovoltaïque.

Engager l’action sur l’aménagement du territoire

L'approche environnementale de l’urbanisme (AEU2 L’urbanisme durable) de l’ADEME est une démarche méthodologique globale qui permet d’intégrer le développement durable dans les documents de planification urbaine (SCoT, PLUi…) et les opérations d’aménagement (ZAC, lotissement, renouvellement urbain…). Basée sur un diagnostic à l’échelle du territoire, c’est une analyse croisée réalisée avec les parties prenantes, sur les atouts, contraintes et risques du projet.

Il est indispensable d’adopter les principes de l’économie circulaire dans les projets afin de prendre en compte en amont les questions des usages, des ressources et des modèles économiques :

  • anticiper la réversibilité des lieux
  • adapter et faire évoluer les usages (réduction des besoins)
  • accompagner les changements de comportements
  • mutualiser les services
  • limiter l’utilisation et la consommation des ressources
  • favoriser les boucles locales de consommation
  • recourir aux énergies renouvelables locales…

Élu(e), je peux...

  • Agir sur les documents de planification pour y inscrire des exigences environnementales élevées : règles de densité, présence de la nature, production d’énergies renouvelables...
  • Reconfigurer certaines zones de mon territoire, en transformant des parkings ou des friches en espaces naturalisés et en espaces publics destinés à plusieurs usages et pour tous.
  • Préserver les espaces naturels et établir une compensation systématique des espaces utilisés grâce à la végétalisation, la désartificialisation et la renaturation d’autres endroits, équivalents en surface.
  • Anticiper la réversibilité des lieux, l’adaptation à l’évolution des usages et à la mutualisation des services, dans tous les nouveaux projets urbains.
  • Proposer aux associations des terrains municipaux afin d’encourager la création de jardins partagés ou d’exploitations agricoles, notamment par des personnes modestes ou en réinsertion.

Convaincre mon territoire

  • Favoriser la transition écologique de votre territoire vers un modèle soutenable et désirable pour conserver l’attractivité du territoire tout en préservant l’environnement. C’est protéger la biodiversité, la qualité des sols et des paysages. C’est contribuer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques. C’est s’adapter au changement climatique tout en l’atténuant. C’est garantir une mobilité pour tous et sur l’ensemble du territoire.
  • Les projets d’aménagement durable du territoire ont aussi de forts enjeux économiques et sociaux. En stoppant l’étalement urbain, vous limitez son coût pour les finances communales car il y a moins de voiries, de réseaux d’eau et d’assainissement à construire et à entretenir, plus de commerces et services de proximité accessibles limitant les déplacements et encourageant le lien social. Vous préservez les espaces naturels et agricoles, qui permettent à la fois l’approvisionnement local en ressources alimentaires, la régulation des eaux pluviales et la lutte contre les inondations, la lutte contre la surchauffe urbaine et le changement climatique, et une meilleure qualité de vie.
  • En faisant reculer pollution, nuisances sonores, surchauffe urbaine, vous améliorez le cadre de vie des habitants, tout en répondant au besoin impératif de protéger leur santé.

Chiffres clés pour agir

489 projets engagés dans la démarche ÉcoQuartier Source : ADEME, Chiffres clés 2020 Source :

74 % de villes proposent des permis de végétaliser Source : ADEME, Chiffres clés 2020 Source :

23 000 ha/an de surfaces artificialisées Source : Rapport FRANCE STRATÉGIE de juillet 2019, traitement des données des fichiers fonciers Source :

Ils le font déjà !

Concrétiser et financer l’aménagement de mon territoire

Agir au niveau stratégique

En inscrivant des exigences environnementales élevées dans les documents de planification urbaine (SCoT, PLUi...) ou les orientations d’aménagement :

  • Règles de densité, présence d’espaces verts de proximité, limitation de l’artificialisation/imperméabilisation des sols, déploiement de trame verte et bleue…
  • Production d’énergies renouvelables, développement d’aménagement privilégiant les modes actifs,
  • Adaptation au changement climatique…

Financer & se faire accompagner

L'ADEME et ses directions régionales lancent régulièrement des appels à projets et/ou des appels à manifestation d'intérêt, retrouvez toutes nos subventions.

Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) : soutien aux collectivités conduisant des opérations dans les zones urbaines sensibles.

Banque des territoires (adossée à la Caisse des dépôts), et Banque publique d’investissement (BPI).

Financements européens : Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) & programme Life+ (conservation des espèces et des habitats, protection des sols…).

CAUE : promotion de la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement dans le territoire.

Fédération nationale des agences d’urbanisme (FNAU).

Faire reconnaitre sa démarche (certification/label) : HQE aménagement (Certivéa), ÉcoQuartier, Territoire Engagé Transition Écologique et Économie Circulaire…

Contacts & Données

Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) accompagne les acteurs sur la cohésion des territoires et les stratégies urbaines.

Nombreuses ressources sur le portail de l’association France ville durable.

Le Centre national de la fonction publique territoriale (Cnfpt) et la Fédération des conseils d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) dispensent des formations.

Le pôle « aménagement des villes et territoires » de l’ADEME.

Le Centre de ressources sur l’adaptation au changement climatique et la résilience des territoires et des infrastructures de transport (CRACC).


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