Bioéconomie, agriculture, alimentation et forêt

Grands émetteurs de gaz à effet de serre et très exposés aux risques climatiques, les secteurs agricole et sylvicole se trouvent à un tournant majeur. La résilience des systèmes de production et des écosystèmes devient un enjeu majeur pour les prochaines décennies.

Sommaire

Enjeux

L’agriculture et la forêt composent les paysages français en grande partie : plus de la moitié du territoire national est dédiée à la pratique agricole et un tiers est recouvert par les bois. Stratégiques à différents degrés, les deux secteurs sont à la fois touchés au premier rang par le réchauffement climatique et apportent aussi des solutions essentielles à la lutte contre celui-ci.

Dans la perspective d’une adaptation aux aléas climatiques et de la prise en compte des limites planétaires, les filières agricole et sylvicole sont en effet les premiers leviers concernant le maintien de la biodiversité, la limitation de l’érosion, la régulation de l’écoulement des eaux, la séquestration du carbone par le végétal ou encore la production de biomasse substituables aux ressources non renouvelables.

Alors que des efforts sont déjà entrepris, ces leviers seront pleinement activés à la condition d’une transition globale vers des systèmes alimentaires plus durables (la production alimentaire est la première vocation de l’agriculture), des modèles agricoles mieux adaptés aux dérèglements climatiques et moins carbonés (le système alimentaire est responsable d’environ ¼ des émissions de GES de chaque citoyen).

Dans le domaine de la forêt et de la filière bois, il s’agira de trouver les bons équilibres permettant d’augmenter les usages de la biomasse, tout en préservant la biodiversité dans les écosystèmes et les puits de carbone.

La contribution du monde du vivant est indispensable à l’atteinte de l’objectif de la neutralité carbone. Sa contribution repose sur trois leviers : un potentiel de stockage de carbone, un potentiel de mise à disposition de la biomasse substituable aux ressources fossiles, un potentiel de réduction de GES.

23%
émissions de gaz à effet de serre des ménages français liées à l’alimentation

49,5
MtCO2Eq : puits de carbone forestier en 2018

4 à 5
milliards de tonnes de carbone stockés en France métropolitaine dans la biomasse et les 30 premiers centimètres du sol

Notre expertise

L’ADEME a développé une expertise dans la bioéconomie afin de favoriser la mise en place d’un système agricole et alimentaire plus durable, et la gestion durable des écosystèmes forestiers et des filières bois.

Cette expertise porte sur :

  • l’analyse préalable et le diagnostic approfondi afin d’engager les exploitations agricoles vers des actions conciliant performance économique et environnementale ;
  • les pratiques de gestion sylvicole et leurs impacts sur la biodiversité, la santé des sols et la séquestration du carbone ;
  • la connaissance des impacts environnementaux liés aux différents systèmes alimentaires (et aux régimes alimentaires liés) ;
  • la connaissance de la qualité des sols ;
  • la connaissance des enjeux économiques et des chaînes de valeur agricoles et forestières.

Agir

En cohérence avec la stratégie nationale bioéconomie adoptée en 2017 par le gouvernement, l’ADEME s’est dotée en 2018 d’une stratégie sur la bioéconomie durable et agit de manière transversale

Recherche & développement (R&D)

L’Agence intervient dans le domaine de la recherche et de l’innovation pour identifier et co-construire des filières adaptées aux défis environnementaux des prochaines décennies.

Accompagnement au changement de pratique

L’ADEME accompagne la réalisation d’études, le développement d’outils et de méthodes afin de mieux maîtriser les impacts environnementaux de l’agriculture et des systèmes alimentaires : bilan énergie/GES grâce à l’outil ClimAgri, guides sur les bonnes pratiques agricoles, éco-conception des filières alimentaires, guides sur l’alimentation, éco-conception des filières agro-alimentaires… L’agence soutient également le développement des énergies renouvelables dans les exploitations agricoles (méthanisation, agrivaoltaïsme…) et le développement des programmes alimentaires territoriaux.

L’ADEME soutient l’ensemble de la filière forêt bois, notamment les usages du bois dans l’énergie, la construction et autres usages, ainsi que les organismes en lien avec les propriétaires forestiers.

Au quotidien

L’ADEME informe et sensibilise les consommateurs à l’impact environnemental de l’alimentation et fournit des moyens pour réduire le gaspillage alimentaire. À la disposition des consommateurs, Agribalyse est une base de données multicritères indiquant l’impact environnemental des produits agricoles moyens français.

Les futurs

Dans le cadre de l’exercice « Transition(s) 2050 », l’ADEME a composé quatre scénarios qui présentent de manière volontairement contrastée des options économiques, techniques et de société permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

La transition alimentaire et agricole doit permettre l’adaptation résiliente du système de production à l’évolution du climat, contribuer massivement à l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 de la France tout en renforçant la performance économique des filières concernées.

Le stockage du carbone dans les écosystèmes est par ailleurs un enjeu crucial tandis que la production forestière sera réorientée vers la récolte de biomasse en remplacement des ressources non renouvelables.