Air et Mobilités

Vision prospective

Mis à jour le 06/05/2014

Les exercices prospectifs réalisés par l’ADEME sur l’énergie et le climat en France en 2030 et 2050 s'articulent autour du développement des services de mobilité, de l'adaptation des motorisations et de la réorganisation du transport de marchandises.

Aujourd’hui, les principaux travaux prospectifs français prennent peu ou pas en compte la pénétration des nouvelles formes de mobilité sur les territoires. À l’occasion des schémas régionaux Climat Air Énergie, les acteurs du Grenelle de l’environnement ont toutefois travaillé à des feuilles de routes visant 20 % d’émissions de CO2 en moins en 2020 et 75 % en 2050. Elles comptent activer plusieurs leviers : développer les transports collectifs, les modes actifs, le covoiturage, l’écoconduite et le télétravail ; améliorer les technologies (notamment la motorisation électrique) ; densifier les secteurs bien desservis par les transports collectifs et renforcer la mixité fonctionnelle pour rapprocher habitat et emploi. C’est dans le même sens que l’ADEME a conçu, en 2012, des scénarios énergétiques et climatiques volontaristes pour 2030 et 2050, axés sur la maîtrise de la consommation et le développement d’énergies renouvelables. Ces simulations s’appuient sur la mise en œuvre simultanée et coordonnée de différentes solutions.

Des services de mobilité

L’idée est de se déplacer autant en 2030, mais de le faire différemment. Comment ? En utilisant des services de mobilité (véhicules de flottes d'entreprises, notamment) mis à disposition des usagers plutôt que sa voiture personnelle : ils pourraient représenter 10 % des flux urbains et périurbains en 2030. Le covoiturage continuerait aussi à se développer, et une part importante du report modal se ferait également sur les transports en commun et les modes actifs. En additionnant ces différents effets, les gains énergétiques potentiels seraient de 40 % de la consommation d’énergie fossile imputable à la circulation automobile et de 40 % des émissions de CO2. Les gains en émissions de gaz à effet de serre seraient de 45 % en urbain, de 35 % en périurbain et de 30 % sur longue distance.

Des véhicules adaptés

Les motorisations thermiques vont continuer à s’améliorer et le parc automobile intégrera de plus en plus de véhicules hybrides non rechargeables. Sur le marché apparaissent déjà des véhicules hybrides rechargeables (VHR) plug-in ainsi que des véhicules électriques. Les émissions moyennes du parc automobile passeront ainsi de 167 g CO2/km aujourd’hui à 100 g CO2/km en 2030. Alors que les véhicules neufs émettaient, en 2010, 127 g CO2/km en moyenne, la moyenne pondérée des véhicules neufs de 2030 émettra 49 g CO2/km (les véhicules électriques n’émettent pas de CO2 à l’usage, les VHR émettent environ 30 g CO2/km, et les véhicules thermiques entre 50 et 100 g CO2/km). Les surfaces de terres cultivées pour les biocarburants n’augmentent pas tandis que la part des biocarburants de 2e génération progresse aux dépens de ceux de 1re génération (0,9 Mtep de biocarburants 2e génération sur 3 Mtep de biocarburants en 2030).

Une nouvelle organisation de la distribution des marchandises

En 2030, on fait l’hypothèse d’une décorrélation de l’évolution du transport de marchandises par rapport au PIB (la croissance du transport routier de marchandises passe de 2,1 %/an aujourd’hui à 0,8 %/an en 2030), ainsi que des reports modaux significatifs vers le rail (qui retrouve son niveau de 1990) et le fluvial. Les simulations de l’ADEME s’appuient aussi sur l’incitation aux réorganisations logistiques, la limitation des retours à vide ou encore l’écoconception des produits. Toutefois, le transport routier progresse encore et les besoins en transport de marchandises (en tonnes-kilomètre) continuent de croître jusqu’en 2030... Pour 2050, il s’agissait de se fixer l’objectif final et de le décliner. Cette approche a permis d’imaginer des changements plus structurants de mode de vie (économie du partage, réflexion sur l’organisation urbaine, technologies de rupture utilisant notamment les sources renouvelables, etc.)