Bâtiment

Le chauffage

Mis à jour le 14/01/2015

Le chauffage représente le premier poste de consommation du secteur bâtiment. Le choix d’un mode de chauffage performant sur les plans technique, économique et environnemental est donc crucial pour réduire les consommations énergétiques.

Lorsque l’on parle de chauffage, il convient de distinguer deux grandes familles de systèmes : les systèmes « centralisés » et « décentralisés ».
 
Les systèmes « centralisés » sont constitués de trois composants :
  • le générateur qui produit la chaleur ;
  • le système de distribution qui transporte cette énergie depuis le générateur jusqu’à son lieu d’utilisation (réseau de tuyaux, de gaines…) ;
  • l’émetteur, qui restitue cette chaleur à l’utilisateur.
Dans l’habitat individuel, sur les 33,3 millions de logements, 18,8 millions sont des maisons individuelles (soit 57 %). Elles sont majoritairement équipées de systèmes centralisés (57,4 % environ) : chaudières gaz, fioul ou propane principalement.

Les systèmes « décentralisés » ne comportent pas ces trois composants. La chaleur est directement générée et émise sur place. Le système décentralisé le plus répandu est le chauffage électrique par effet Joule. On estime à 42 % la part des maisons équipées de systèmes décentralisés, en très grande majorité sous forme de chauffage électrique.
 
 
Segmentation des différents systèmes de chauffage
Segmentation des différents systèmes de chauffage
 
À noter qu’au-delà du système de chauffage principal, certains ménages utilisent des systèmes de chauffage d’appoint. Les deux énergies utilisées majoritairement en tant qu’énergie secondaire sont le bois (inserts, poêles) et l’électricité.
 

Les performances énergétiques des diffèrentes solutions de chauffage

Les performances énergétiques des systèmes de chauffage sont caractérisées par un rendement exprimé en % ou en coefficient de performance (COP), évalués en tenant compte de l’énergie consommée par le générateur et ses auxiliaires par rapport à la quantité de chaleur produite et restituée au logement.
 

Chauffage électrique direct à effet Joule

Le chauffage électrique direct possède un cœfficient de performance proche de 100 % en énergie finale, soit environ 40 % en énergie primaire. Il n’y a pas de potentiel d’amélioration de ce rendement. Néanmoins, en fonction des technologies de radiateurs, on peut noter des efficacités saisonnières différentes et des conforts de chauffe différents.
Le chauffage électrique direct séduit beaucoup la maîtrise d’ouvrage car ce mode de chauffage a un très faible coût d’installation et de maintenance. Comme l’énergie électrique coûte relativement cher, les ménages ont appris à « gérer » ce mode de chauffage à l’économie. Pour autant, ce mode de chauffage représente le premier marché européen avec environ 29,2 % du parc de maisons individuelles équipées.
 

Chaudières à condensation (gaz et fioul)/microcogénération

La chaudière à condensation est la technologie « chaudière » la plus performante devant les chaudières basse température et standard. Technologie mature et robuste, son rendement est proche des 100 % PCS, sans aucune possibilité d’évolution. L’une des évolutions de la chaudière à condensation est la microcogénération. La chaudière, en même temps qu’elle produit de la chaleur, produit de l’électricité qui peut être autoconsommée directement par le logement.
Ces technologies permettent un couplage aisé avec d’autres énergies renouvelables, comme le solaire thermique par exemple.

 Pompes à chaleur (PAC)

Les COP des PAC sont aujourd’hui de l’ordre de 3,5 et 4. Les performances sont meilleures pour les PAC géothermiques que pour les PAC aérothermiques. Le potentiel d’évolution de leur performance est important, avec notamment la recherche d’autres sources d’énergie dans le bâtiment (air extrait de la ventilation ou eaux grises par exemple).
Ces pompes à chaleur sont considérées comme des technologies à fort potentiel malgré un coût d’investissement encore élevé. Elles se déclinent de plusieurs manières, tant au niveau « ressource » (air, sol, eau) que « vecteur » (air, eau, réseau basse température, haute température, multifonction). À noter qu’elles peuvent s’adapter aux réseaux de distribution et d’émission de chauffage existants.

Systèmes solaires

Le critère de performance d’une installation solaire n’est pas officiellement défini au vu de la diversité des schémas hydrauliques (technologies des capteurs, des ballons de stockage, des échangeurs, circulateurs et régulateurs). Cependant, deux critères sont aujourd’hui évalués sur le CESI, à savoir la fraction solaire (fsol) et l’efficacité énergétique du système (Eff).
En ce qui concerne les systèmes solaires combinés (SSC), le dispositif de certification équivalent n’est pas opérationnel.

Biomasse

Dans le secteur domestique, les appareils récents atteignent des rendements sur PCI proches de 85 % s’ils sont alimentés en bûches, et de 90 % s’ils sont alimentés en granulés.
 

LES ACTIONS DE L’ADEME

Soutien à l’innovation et à la R&D pour le développement de produits innovants

L’ADEME finance depuis de nombreuses années la recherche et l’innovation portant sur le développement de produits de chauffage et d’ECS performants, avec pour objectif une mise sur le marché rapide.
Pour le chauffage, ces actions portent essentiellement sur les axes suivants :

  • baisse des puissances unitaires et amélioration des capacités de modulation de puissance ;
  • hybridation/couplage systématique de plusieurs énergies ;
  • multiplication des usages : un produit peut assurer deux, voire trois fonctions simultanément (chauffage, eau chaude sanitaire, rafraîchissement…).

Évaluation des technologies par des campagnes de suivi

L’ADEME est également très impliquée dans l’évaluation des technologies in situ afin de pouvoir donner un avis éclairé aux différents acteurs de la construction et de la rénovation.
Pour cela, l’ADEME met en place des campagnes de mesures des performances réelles de ces nouveaux systèmes.
Ainsi, l’ADEME a déjà lancé des campagnes de mesures sur les chauffe-eau thermodynamiques, les chaudières à condensation, les PAC haute température, les chaudières microcogénération, etc.
 

Développement des EnR

L’ADEME soutient le développement des énergies renouvelables et, en particulier, la production de chaleur à partir de biomasse, de solaire, de géothermie ou d’énergies de récupération.

Accompagnement de la filière professionnelle

L’atteinte des objectifs nationaux de réduction des consommations énergétiques des bâtiments et de développement des énergies renouvelables nécessite la mobilisation et la formation d’un nombre important de professionnels. L’ADEME les accompagne pour que la filière se structure et monte en compétences, à travers notamment la mention RGE pour les travaux d’amélioration énergétique et les systèmes énergétiques.

Sensibilisation des particuliers, accompagnement et conseils

L’ADEME développe des outils d’information et de conseils pour guider les particuliers dans leur choix de mode de chauffage dans le neuf et l’existant. Avec les collectivités, elle finance et gère les conseillers Info-Énergie, membres du réseau des PRIS (points rénovation info service) qui informent et conseillent les particuliers sur les solutions et les aides disponibles pour maîtriser l’énergie dans l’habitat.