Bâtiment

Les bâtiments démonstrateurs du programme PREBAT

Mis à jour le 06/09/2021

Sur les 3 000 lauréats des appels à projets régionaux Bâtiments démonstrateurs du PREBAT, plus de 200 ont fait l’objet d’un suivi instrumenté dont les enseignements sont à présent disponibles.

Le Programme de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment (PREBAT) a été initié par le plan climat 2004-2012 du gouvernement français.

L’objectif de ce plan climat, assorti des nouvelles mesures découlant du Grenelle de l’environnement, était de ramener d’ici 2012 les émissions de gaz à effet de serre à leur niveau de 1990 et de les diviser par quatre à l’horizon 2050.

La mission du PREBAT est d’expérimenter et de diffuser de nouvelles solutions qui permettent d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments neufs et existants, résidentiels ou tertiaires.

Les appels à projets régionaux Bâtiments démonstrateurs ont été une des modalités d’intervention. Ils ont permis de faire sortir de terre plus de 3000 bâtiments basse consommation en France entre 2006 et 2013, subventionnés conjointement par les directions régionales de l’ADEME et les régions.

Il est possible de trouver un descriptif des opérations lauréates sur le site de l’Observatoire des bâtiments BEPOS et basse consommation.

Parmi ces bâtiments, près de 200 ont été instrumentés avec pour objectifs de :
 
  • positionner les performances réelles des bâtiments BBC par rapport aux exigences des appels à projets et par rapport aux performances conventionnelles en matière d’énergie et de confort obtenues par le calcul réglementaire, en comparant les consommations calculées aux consommations mesurées ;
  • connaître les conditions de confort réelles (température et hygrométrie) ;
  • montrer que la basse consommation énergétique peut être atteinte avec les technologies existantes pour des coûts maîtrisés ;
  • évaluer les performances réelles de l’enveloppe des bâtiments (Ubât) et des équipements de CVC.
Le soutien à ces opérations et l’analyse de leurs performances ont ainsi permis d’accompagner les acteurs dans l’anticipation du respect de la RT2012 qui a généralisé le bâtiment basse consommation dans le neuf, conformément aux engagements du Grenelle Environnement.
 

L’instrumentation des bâtiments

Cette instrumentation a permis d’améliorer nos connaissances à deux niveaux :

  • d’une part, au moment de la réception des travaux. Elle a permis de pouvoir apprécier la nature des travaux réalisés en phase chantier au regard de la conception et des marchés de travaux et d’évaluer la qualité de la mise en œuvre des produits ;
  • et, d’autre part, durant la phase d’exploitation des bâtiments, car ceux-ci ont été instrumentés durant leurs deux premières années de vie.
Les consommations énergétiques des cinq postes réglementés ont été mesurées : chauffage, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires de chauffage et de ventilation. La consommation d’électricité spécifique a elle été très majoritairement obtenue par déduction par rapport à la consommation totale d’électricité.

Des mesures de température et d’hygrométrie ont systématiquement été effectuées dans les bâtiments pilotes et dans quelques cas, des mesures de taux de CO2 ont pu être réalisées et de manière exceptionnelle, une station météo extérieure a même pu été installée.
 

La méthodologie employée

Afin de pouvoir comparer les consommations mesurées à celles calculées par le moteur de calcul RT2005, les calculs réglementaires ont été refaits au moment de la livraison du bâtiment en intégrant, d’une part les données de météo spécifiques au projet (station météo) ou fournies par la station la plus proche et, d’autre part l’occupation réelle évaluée par enquête. La prise en compte de ces deux facteurs permet d’expliquer une partie des écarts avec les consommations mesurées.

Une seconde étape de recalcul a consisté à intégrer dans les modèles des valeurs mesurées (performance des systèmes) ou évaluées (Ubât via un bilan thermique sur la semaine la plus froide) en remplacement des valeurs utilisées dans l’étude thermique en phase de conception. Cela a permis d’affiner encore l’écart entre le calcul réglementaire et les consommations mesurées.

Si les consommations mesurées ne pourront jamais être totalement égales à celles issues des calculs réglementaires, la démarche permet de mieux connaitre la sensibilité de ces dernières et également d’avoir une photographie réelle des performances du bâtiment.
 

La capitalisation

Depuis 2013, l’ADEME et la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages ont confié au Cerema la mission de capitaliser sur les différents enseignements délivrés par l’ensemble des suivis instrumentés. Cette action a donné lieu à la publication de quatre rapports et à un colloque bisannuel dont le dernier s’est déroulé le 6 avril 2018 à la Défense.

La capitalisation permet de dégager des enseignements et des tendances sur les consommations énergétiques des bâtiments BBC. Les résultats sont focalisés sur les 5 usages réglementés et pour un échantillon plus restreint ils donnent aussi des clefs de compréhension pour les autres usages, qu’ils soient mobiliers ou immobiliers.

Des enseignements sont également fournis sur les aspects économiques (analyse en coût global) et sur les aspects sociologiques (modes d’occupation des bâtiments et comportements des usagers)
 

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