Bâtiment

Des économies d’énergie pour le bâtiment de 2030 et 2050

Mis à jour le 10/08/2018

L‘ADEME a réalisé en 2012 une étude sur la situation énergétique de la France en 2030 et 2050. Pour réduire la facture et l’empreinte écologique, elle propose une maîtrise de la dépense énergétique dans le bâtiment, secteur le plus consommateur.

Durant l’année 2012, l’ADEME a mobilisé ses services techniques et économiques sur l’exercice de prospective énergétique intitulé Vision 2030-2050. Ce travail, réalisé en interne, a permis à l’Agence de proposer des scénarios énergétiques et climatiques volontaristes. Le scénario 2030 prévoit ainsi une réduction de 20 % des consommations énergétiques finales par rapport à 2010, et une baisse de plus de 30 % des émissions de Gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990. Quant au scénario 2050, il propose une diminution de 45 % des consommations énergétiques finales par rapport à 2010, ainsi que l’atteinte du facteur 4 (division par quatre des émissions de GES).
Le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) est le plus gros consommateur d’énergie, tous secteurs économiques confondus. Avec 68,6 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep) en 2011, il représente 44 % de l’énergie finale totale utilisée en France. Dès lors, travailler sur la maîtrise de l’énergie dans le bâtiment est un levier clé pour atteindre les objectifs 2030-2050.
Volontariste, le scénario 2030 de l’ADEME vise une baisse de près de 25 % des consommations énergétiques dans le bâtiment entre 2010 et 2030. Pour ce faire, l’Agence met en évidence les économies pouvant être réalisées dans l’ensemble des secteurs de consommation d’énergie du bâtiment.

Dans le résidentiel :

  • un rééquilibrage progressif en faveur du logement collectif dans le flux des constructions neuves, avec un passage des maisons individuelles de 60 % aujourd’hui à 50 % en 2030, et des logements collectifs de 40 % à 50 % ;
  • une moyenne de 350 000 constructions neuves par an ;
  • l’équivalent de 500 000 rénovations thermiques lourdes par an ;
  • une pénétration importante des équipements de chauffage et d’eau chaude sanitaire les plus efficaces (pompes à chaleur – 20 % du parc –, chauffe-eau thermodynamiques ou solaires, etc.) ;
  • une politique ambitieuse pour contenir la consommation des usages spécifiques de l’électricité en agissant sur les produits électrodomestiques (réfrigérateur, lave-linge, lave-vaisselle, etc.), afin de compenser la hausse des nouveaux postes de consommation.

Dans le tertiaire :

  • un maintien des surfaces par employé et une progression des surfaces climatisées ;
  • une limitation de l’impact de l’urbanisme sur l’artificialisation des sols.

Le scénario 2050 a, quant à lui, été construit en partant de l’objectif même à atteindre, à savoir le facteur 4. Il mise sur une baisse de près de 50 % de la consommation dans le secteur du bâtiment. La priorité reste la baisse drastique de la demande énergétique et thermique des logements, pour limiter les situations de précarité énergétique. L’organisation urbaine devenant plus fonctionnelle, elle contribuera à atteindre les objectifs suivants.

Dans le résidentiel :

  • une inversion de la tendance des constructions neuves en faveur du logement collectif : 40 % de maisons individuelles/60 % de logements collectifs en 2050 ;
  • une moyenne de 300 000 constructions neuves par an ;
  • une rénovation toujours plus poussée de l’habitat ;
  • une pénétration importante des pompes à chaleur (50 % du parc) en systèmes hybrides et microcogénération, des climatiseurs, des chauffe-eau solaires (20 % du parc) et des chauffe-eau thermodynamiques ;
  • une stabilisation des usages spécifiques de l’électricité à 50 kWhep/m²/an (environ le niveau actuel).

Dans le tertiaire :

  • une baisse de 20 % des surfaces par employé et la progression du nombre d’employés dans des locaux climatisés.