Historique des développements passés et actuels
Mis à jour le 13/11/2018
Les usages de la pyrolyse et de la gazéification ont été de nature très différente selon les époques.
Un peu d’histoire
Le principe de la pyrolyse et de la gazéification est connu et mis en œuvre depuis des siècles : production de charbon de bois par pyrolyse au XIXe siècle, production de « gaz à l’eau » par gazéification au début du XXe siècle pour l’éclairage urbain, gazogènes équipant les moteurs de véhicules pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1970, les chocs pétroliers ont conduits à rechercher de nouvelles voies de production d’énergie, et de nombreux travaux de R&D sur la pyrogazéification, ainsi que certaines réalisations industrielles ont vu le jour.
Plus récemment, dans la période 1990 à 2005, un certain nombre de procédés de pyrolyse et de gazéification ont été développés. Ces procédés étaient destinés dans la quasi-totalité des cas, à traiter des ordures ménagères en mélange, en remplacement de l’incinération avec pour ambition des performances de valorisation matière et énergie nettement supérieures à celles de l’incinération. Ces performances se sont avérées impossibles à atteindre à des coûts de traitement équivalents de ceux de l’incinération. Ceci a conduit à l’abandon progressif d’à peu près toutes les initiatives de cette époque, dans ce domaine.
Développements actuels
Aujourd’hui le contexte est sensiblement différent. En effet, un certain nombre d’objectifs ont été adoptés par la France, ou plus largement par l’Europe, en matière de développement des énergies renouvelables et de limitation du recours aux énergies fossiles. Les technologies basées sur la pyrogazéification sont susceptibles de contribuer à l’atteinte de ces objectifs en servant plusieurs types d’usage. Le développement de ces technologies n’est donc plus totalement tributaire des lois du marché et, à l’instar d’autres voies de production d’énergie renouvelable ou de récupération, des mécanismes de soutiens financiers pourront s’avérer nécessaires pour que cette filière puisse apporter sa contribution aux objectifs dans un contexte où les cours des énergies fossiles restent très bas (et le prix du carbone également).
Fort de l'expérience acquise dans les décennies antérieures, les travaux de R&D actuels sont principalement contrés sur des procédés utilisant des biomasses propres, ou des « mono-déchets » tels que pneus, bois, plastiques… ou encore des déchets rigoureusement préparés. Ces procédés imposent une composition rigoureuse en PCI et granulation des déchets entrants pour faciliter leur traitement et limiter la diversité des polluants émis.
Compte tenu des enjeux énergétiques actuels de notre société, ces procédés font l’objet de multiples développements et recherches de par le monde. Rien qu’en France, une dizaine d’unités industrielles sont en fonctionnement ou sur le point d’être mises en service, tandis que les pilotes de pyrolyse et de gazéification sont de l’ordre d’une cinquantaine.