La gestion de proximité
Mis à jour le 03/09/2021
La prévention et la gestion de proximité des biodéchets servent à limiter fortement les quantités à la charge des collectivités. Elles sont aussi utiles pour diminuer les nuisances induites par la chaîne classique « collecte + traitement ».
Historiquement centrées sur le compostage domestique, les opérations de proximité ont élargi leur champ d’intervention au compostage partagé (de quartier, en pied d’immeuble) et au compostage autonome en établissement (écoles, entreprises, etc.). D'autres pratiques - paillage, alimentation animale, jardinage au naturel, etc - existent.
Limiter la production de déchets organiques
Produire moins de déchets organiques, c’est limiter les aliments achetés et les végétaux produits, mais c’est aussi changer la destination des matières organiques. Voici quelques exemples d'actions en ce sens :
- Lutter contre le gaspillage alimentaire
Chaque Français jette en moyenne 20 kg d’aliments par an à la poubelle, dont 7 kg d’aliments encore emballés. Des expériences montrent qu’il est possible de réduire le gaspillage alimentaire d’environ 15 kg par personne et par an. La sensibilisation des ménages peut porter sur l’acte d’achat, le stockage des aliments, la gestion des stocks, des quantités cuisinées et des restes. - Limiter la coupe des végétaux et la laisser sur place
La limitation de l’arrosage et de la fertilisation ou l’utilisation de végétaux à pousse lente sont autant de moyens de réduire les quantités de déchets organiques produits au jardin. Une partie des espaces verts et jardinés laissée à son évolution naturelle diminue les quantités d’herbe coupée et favorise la biodiversité végétale et animale. Enfin, l’herbe coupée peut être laissée sur place (herbicyclage) et de petites tailles peuvent être déposées au pied des haies ou des arbres en paillage.
Dimension sociologique
La prévention et la gestion de proximité des biodéchets supposent une implication active des ménages et autres producteurs de déchets, en lien avec des personnes relais, référents de sites, guides et maîtres composteurs. Le lien social qui grandit, à l’occasion de la mise en place des opérations, de leur fonctionnement, d'évènements festifs rythmant les pratiques ou encore de visites organisées sur le terrain, est le garant de la pérennité de ces pratiques.
La nécessaire implication des collectivités
Les déchets putrescibles, qui représentent 125 kg/hab./an et 40 % du contenu de la poubelle, peuvent en grande partie être traités à domicile. C'est une pratique traditionnelle pour 62 % des Français, mais c'en est aussi une nouvelle pour des centaines de milliers d’autres, motivés par les campagnes de sensibilisation. Toute collectivité devrait tenir compte de la gestion de proximité, au même titre que des filières centralisées, dans l’élaboration d’un schéma territorial de gestion des déchets organiques.
La gestion domestique
La gestion domestique est l’ensemble des techniques mises en œuvre par les particuliers pour traiter eux-mêmes, chez eux, leurs déchets organiques. Le compostage (en tas, en bacs, lombricompostage) est au centre, mais on compte également l'alimentation animale, le chauffage avec le bois sec, le paillage, la cession à des voisins, etc. Depuis 2000, près de deux millions de bacs à compost ont été distribués par les collectivités.
Les déchets de cuisine gérés à domicile représentent, en moyenne, 40 kg/hab./an pour 25 % des Français, soit 620 000 tonnes par an. Les déchets verts gérés à domicile représenteraient, quant à eux, entre 4,5 et 5 millions de tonnes.
Le compostage partagé ou en établissement
Le compostage partagé est celui de quartier ou en pied d’immeuble. Ici, l’apport de matières à composter est assuré par les habitants eux-mêmes sur un site prévu à cet effet. Le rôle des bénévoles dans la mise en place et le fonctionnement est essentiel (implication des habitants, réussite technique et lien social).
>> Voir l'exemple de la villle de Bressuire (79)
Des établissements (d’enseignement, de santé, de commerce, de restauration, etc) peuvent aussi « internaliser » la gestion de leurs biodéchets sur leur site. Le compost produit est valorisé sur place.
Dispositif de formation à la prévention et à gestion de proximité des biodéchets
La réussite des opérations de prévention et de gestion de proximité des biodéchets passe par un accompagnement efficace des ménages et autres producteurs de biodéchets.Pour cela, il est nécessaire de développer les compétences des acteurs qui assurent cet accompagnement ainsi que la promotion de la prévention et de la gestion de proximité des biodéchets sur les territoires : les chargés de mission déchets des collectivités, les maîtres-composteurs, les guides-composteurs et les référents de sites.
L'ADEME a mis en place un dispositif de formation à destination de ces acteurs et plus de 30 organismes partenaires diffusent des parcours de formation conformes aux critères de qualité établis par elle et les professionnels du secteur.
>> Plus d'information sur le dispositif.
Le Réseau Compost Citoyen structure la filière nationale sur la gestion de proximité des biodéchets. Il propose des sessions de formations (« maître composteur », « guide composteur » ... ) sur toute la France dispensées par des formateurs agréés par l’ADEME sur la base du référentiel et anime divers évènements, notamment la semaine nationale du compostage de proximité "Tous au compost" organisée chaque année au printemps. On peut s’inscrire aux formations via le site animé par le réseau : http://lesactivateurs.org/.
La fiche technique "Prévention/gestion de proximité des biodéchets" traite des impacts environnementaux et sanitaires, des coûts de la filière. Elle décrit les diverses pratiques, présente des exemples d’opérations, liste quelques questions-réponses et présente également les perspectives d’évolution de la filière.