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L'énergie des exploitations agricoles

Une étude de l’ADEME sur la dépendance globale de l’agriculture à l’énergie, montre que l’énergie représente entre 12 et 20 % des charges variables. Les exploitations les plus consommatrices d’énergie sont les plus dépendantes aux variations de prix.

En 2012, l’agriculture consommait 4.4 Mtep soit 2,8 % de la consommation d’énergie finale directe française.
L’énergie directe est la consommation d’énergie (électricité, gaz ou carburant) de l’exploitation et représente une moyenne de 9 % de ses charges variables.
À celle-ci s'ajoute l’énergie indirecte qui est liée à la fabrication et au transport des intrants agricoles (engrais, aliments pour animaux, semences, etc.), ainsi que celle liée à la fabrication des matériels et des bâtiments agricoles (l'amortissement).

Dépendance énergétique* par type d'exploitation (2010)

* Évaluation des charges énergétiques directes et indirectes
** Prix du pétrole de Brent à 79,8 $/bl en 2010
(source : Chiffres clés - Climat, air et énergie - 2018)

Les consommations d'énergie directe

Les produits pétroliers, essentiellement le carburant, qui représente en moyenne 74,7 % des consommations d’énergie directe des fermes françaises, est de loin l'énergie la plus sollicitée. Ce sont les exploitations de type grandes cultures qui en consomment le plus (travaux sur les champs).

(source : SDES - « Bilan énergétique de la France pour 2017 » - avril 2018)

L’électricité représente 16,8 % des consommations d’énergie directe. Les serres chauffées et les élevages porcins et avicoles ont une consommation électrique plus élevée que les autres types d’exploitation.

Le gaz (propane, butane et GPL) représente 4,8 % des dépenses d’énergie directe. Deux types d’exploitation consomment une part de gaz importante :

  • les serres chauffées avec plus neuf tonnes par exploitation ;
  • les élevages porcins et avicoles avec près de quatre tonnes par exploitation.

En diminuant les consommations d’énergie, les charges variables et la dépendance à la hausse des prix de l’énergie sont directement réduites. En moyenne, une exploitation agricole dépense 7 800 €/an en énergie directe dont 5 100 € en carburant et combustibles indexés sur le prix du pétrole (source : La consommation d’énergie directe des exploitations agricoles - Agreste Primeur - 2009).

Les consommations d'énergie indirecte

En général, en agriculture, la consommation d’énergie indirecte représente de 50 % à 60 % de la consommation d’énergie totale. Pour améliorer la performance énergétique de l’activité agricole et ainsi réduire sa dépendance énergétique, il est indispensable d'analyser les leviers d'action sur l’énergie indirecte tels que les engrais azotés et les aliments pour animaux, qui sont les postes les plus importants, en plus de ceux sur l'énergie directe.

La maîtrise de l’énergie indirecte permet aussi de diminuer les charges de l’exploitation, puisque celle-ci est également liée à l’augmentation des coûts de l’énergie. Par exemple, les prix de revient des engrais azotés sont indexés en grande partie sur le prix du gaz naturel.

Énergie et émissions de gaz à effet de serre

Les consommations énergétiques de l’activité agricole émettent des gaz à effet de serre (GES). Une part majoritaire des émissions du secteur agricole provient de processus biologiques et physico-chimiques sur lesquels il existe des leviers d’action. Ils concernent les sols agricoles, la gestion des déjections animales, la fermentation entérique et le stockage de carbone dans les sols.

Parmi les leviers d’action sur les consommations d’énergie indirecte, certains contribuent aussi à la réduction des émissions de GES, qu’ils soient d’origine énergétique ou non (par exemple, la réduction des quantités d’engrais azotés).

Pour accompagner le secteur agricole dans la réduction de ses consommations énergétiques et de ses émissions de gaz à effet de serre, avec ses partenaires agricoles, l’ADEME propose l'outil ClimAgri® (outil de diagnostic énergie-gaz à effet de serre pour l’agriculture et la forêt à l’échelle des territoires).